Caractère
Calme, notre protagoniste dégage une impression de douceur, régulièrement vue avec un sourire aux lèvres. C'est facilement qu'elle donne l'impression d'un sang-froid exceptionnel, désireuse de rester toujours objective, enfouissant ses craintes et ses ressentis au profit de priorités plus urgentes. Malheureusement, cela signifie aussi qu'elle s'attend à ce que les autres en fassent de même. Ce faisant, beaucoup sont ceux qui l'ont qualifiée de froide ou d'insensible. Il faut parfois du temps avant de réaliser que l'amour qu'offre Alphard est dur, forçant autrui à quitter leur zone de confort plutôt que de réconforter.

Aimante, la jeune femme fait pourtant ce qui lui semble le mieux, toujours. Elle se soucie des autres et veut les voir réussir, s'améliorer, apprendre et se dépasser. Lorsqu'on arrive à passer outre ses mots, on découvre qu'Alphard est aussi très dévouée, investissant son temps pour prendre soin d'autrui. C'est par de petits actes disséminés au quotidien que la belle exprime véritablement sa loyauté. Elle peut prendre des heures à s'occuper de son pégase ou encore se dévouer à la cuisine pour préparer un bon plat à ceux qu'elle aime.

Pragmatique, Alphard est quelqu'un de très réaliste, qui n'a que peu de temps à perdre avec des superstitions. Bien sûr, elle croit en Soma et en Kila, comme n'importe qui, mais ça s'arrête là. Malgré que la jeune femme ait passé toute sa vie à Uxy, elle ne donne même pas de traitement de faveur à Kila, estimant qu'il est horrible de tromper l'être aimé. Également, selon Alphard, la légende spécifie aussi qu'ils sont tous deux morts de l'épée de Lars alors pourquoi, ô grand pourquoi, prier des dieux décédés pour qu'ils viennent nous sauver ? Pour la demoiselle, c'est à chacun de faire des efforts pour aider son prochain et faire de ce monde un meilleur endroit. Elle préfère s'en remettre au coeur des gens et en sa fidèle lance plutôt qu'en de vieilles légendes. Bien sûr, Alphard ne rechigne pourtant pas à participer aux différentes traditions annuelles entourant les dragons, mais c'est plus une question de patrimoine que de dévotion religieuse.

Timide lorsque vient le temps d'ouvrir son coeur, Alphard peine à exprimer en mots ce qu'elle ressent. Il est bien plus facile de détourner les yeux et de demeurer impassible que d'avouer sa jalousie ou encore d'admettre qu'une parole l'a blessée. Il faut souvent jouer aux devinettes avec elle et rester attentif, sans quoi on pourrait ne pas comprendre pourquoi la demoiselle ne nous a plus parlé depuis deux semaines.

De bonne foi, c'est sans mal que la jeune femme fait confiance à autrui. Certains aiment dirent qu'il s'agit de naïveté, mais Alphard sait qu'il en est autrement. Honnête au point d'en faire une faute, la brunette refuse de mentir et, à dire vrai, n'y arriverait probablement pas. Pour elle, tous et chacun sont capables de décider d'être une bonne personne. Chacun est capable de choisir de faire le bien et de tendre la main à son prochain, c'est comme ça qu'elle a décidé de vivre. Bien sûr, elle sait que ce n'est pas le cas et que certains sont des causes perdues, mais ça ne l'empêche pas d'espérer. Ceci étant dit, si elle a la preuve qu'un individu a été malhonnête par le passé et que cette personne ne manifeste aucun désir de s'améliorer, elle sera incapable de respecter cet individu en question. Lorsqu'on a déçu Alphard, il est trop tard pour se racheter.

À dire vrai, c'est sans doute une façon de se protéger. Étant trop renfermée et trop impliquée, la brunette peine à déterminer quelles sont les limites et à accepter d'abandonner une cause qui lui tient à coeur. Pour Alphard, il est plus facile de s'entêter jusqu'à se rendre malade plutôt que de baisser les bras, surtout lorsqu'il est question d'aider quelqu'un. C'est lentement, au fil du temps, qu'elle a apprit l'importance de choisir ses batailles, bien qu'elle ait encore souvent besoin d'une intervention extérieure pour la forcer à se ménager et à prendre soin de sa personne.

Passionnée, ses projets occupent tout son temps et tout son esprit. Ainsi, malgré sa nature flegmatique, Alphard demeure une personne sensible aux émotions parfois puissantes. Si elle est généralement capable après coup de réfléchir à ses actes et d'admettre qu'elle a eu tort, il ne faut toutefois pas sous-estimer sa colère. Il lui est déjà arrivé, après s'être trop longtemps surmenée, de craquer et de déverser sa frustration et toutes ses émotions négatives sur des amis qui voulaient simplement aider et qui n'avaient rien fait pour le mériter. Bien sûr elle s'en est voulu amèrement après cela, mais ce sont les conséquences qu'il y a à ressentir beaucoup et à n'exprimer pratiquement rien : l'explosion est inévitable. C'est à la fois une qualité et un défaut, mais Alphard a énormément de coeur et cela se ressent dans tout ce qu'elle fait, pour le meilleur et pour le pire.

Story
Mes parents étaient des mercenaires. Mon père, habile épéiste, avait choisi de fonder sa petite entreprise et, au fil de ses aventures, avait rencontré ma mère. Mes premières années de vie furent donc plutôt atypiques. Je les passai sur la route, entourée de braves gens qui vendaient leurs talents aux plus offrants. Également, lorsque je m’éloignais un peu trop, c’est Balfour, le pégase de ma mère, qui venait me récupérer en me tirant par la manche pour me ramener à sa cavalière. J’ai beaucoup de bons souvenirs de mon enfance, quand bien même j’aurais sans doute gagné à être dans un environnement plus sécuritaire ou plus stable. Ce n’est que l’année de mes sept ans que les coûts d’un tel style de vie nous rattrapèrent. Je n’étais pas présente ce jour-là, bien évidemment. La bataille était corsée et une flèche atteignit ma mère en plein vol. C’est un Balfour paniqué qui la ramena au bercail, rejoignant mon père après que la retraite ait été sonnée. Malheureusement, elle mourut des suites de ses blessures, deux jours plus tard. Mon père blâma les dieux dragons et le destin. Son heure était venue, disait-il. Au début, je cru la même chose. Il me fallut des années pour que mon point de vue évolue, pour que je réalise qu’il était bien trop facile de blâmer ces forces invisibles. Les coupables, ce sont les hommes qui avaient brandi leur arc ce jour-là. Ils avaient eu le choix de combattre ou non, de tuer ou non. Mettre les événements entre les mains de divinités, c’était leur enlever toute la responsabilité de leurs actes. Ce n’était pas le monde dans lequel je désirais vivre.

Le groupe de mercenaire dirigé par mes parents s’éparpilla quelques semaines plus tard, signant la fin d’une ère. Après cela, mon père décida que nous devions aller à Brumië, là où ma mère était née et avait grandi. À la base, nous devions simplement y escorter Balfour, pour qu’il retourne vivre librement parmi les siens. Nous n’eûmes toutefois pas le cœur à nous séparer et mon père préféra m’offrir un environnement plus adapté pour mon âge. Nous restâmes donc sur place, en compagnie du pégase de ma mère. Le pauvre était déprimé, ayant perdu tout entrain à voler ou à manger. Je passai beaucoup de temps avec lui, m’éclipsant pour le retrouver chaque fois que j’en avais l’occasion. Nous ne faisions pas grand-chose, il me suffisait de m’asseoir à ses côtés en étudiant. La simple compagnie l’un de l’autre nous apaisait et nous aidait à vivre notre deuil. Je commençai également à le monter, aussi effrayant que ce fut au début. Voyez, Balfour est plus grand et plus massif que la plupart des autres pégases. Il est également plus lent, mais aussi bien plus fort et plus endurant que ses congénères. Pour une jeune fille, c’était donc toute une expérience de se retrouver soudainement si haut et, pire encore, de voler. Ceci étant dit, je me sentais plus proche de ma mère que je ne l’avais été depuis son départ et c’est tout naturellement que Balfour et moi-même continuâmes à travailler en équipe.

Lorsque j’atteint la majorité, j’annonçai à mon père ma décision de quitter Brumië. S’il n’en semblait pas enchanté, il comprenait néanmoins mes motivations. Il me conseilla de rallier Nirally pour y trouver des compagnons et je suivis ses conseils, le remerciant et lui promettant de souvent lui écrire et de le visiter. Sur place, toutefois, je choisis d’emprunter un chemin différent de celui de mes parents. Je voulais m’engager dans l’armée, protéger la veuve et l’orphelin. Je voulais faire en sorte que d’autres n’aient pas à vivre l’injustice de ce monde telle que j’avais dû la subir. Je passai deux ans à travailler au service de la division aérienne d’Uxy. Cependant, je réalisai lentement que ce n’était pas la vie dont j’avais rêvé. Être un soldat ne me satisfaisait pas. Ce n’était pas ce dont j’avais envie, ce n’était même pas pour moi. Puis Balfour se faisant plus vieux, il n’avait plus la vivacité des jeunes pégases et la vie dans l’armée était très exigeante après tout. Environ à la même époque, j’entendis parler des gardiens. Un groupe d’individus qui se dévouaient à aider et à protéger leur prochain. Inutile de dire que je fus intriguée. J’allai visiter leurs installations et, après avoir décidé que cet endroit me convenait, quittai l’armée pour rejoindre les rangs des gardiens. Je ne le regrette pas du tout.